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Porcupine Music "L'art qui vous prend à rebrousse poil"
3 novembre 2012

Iron Man: voyage dans les contrées rockeuses, metalliques et progressives

   Bonjour à tous chers internautes !

   Je pense passer un certain temps dans des domaines musicaux qui m'étaient alors complètement inconnus il y a moins de cinq ans : le metal, le rock, le progressif. Du rock, il en passe toujours plus ou moins dans nos oreilles, qu'on le veuille ou non : dans les métros, les cafés, les restaurants, dans certaines rues... surtout dans la forme batarde, parfois heureuse, parfois nauséeuse, du "pop-rock", étiquette fourre-tout dans laquelle on trouve des groupes très divers comme U2 ou Pink Floyd, ou... Tom Waits ou... Frank Zappa ; bref des groupes qui n'ont rien à voir, du plus radiophonique au plus hermétique. Tout cela pour dire qu'il faut se méfier des classifications hatives qui camouflent la véritable singularité des artistes, et que je me fais moi-même avoir plus d'une fois.

   Justement, venons-en au metal. Eh bien, j'ai condamné ce genre pendant des années sans vraiment le connaître : trop violent, trop primaire, me disais-je. Les gars passent leur temps à geuler sur fond de guitares sursaturées et de percussions métronomiques hachant le temps à la microseconde près. Ils ne jouent pas plus de deux ou trois accords et déblitèrent des paroles débiles et violentes traitant de satan, de chavaliers héroïques, d'éviscérations et d'étêtages en tous genres. Certains noms de groupes font rêver: "BloodBath" ("bain de sang"), "Decapitated" (transparent...), ou encore "Iron Maiden" ("vierge de fer", un magnifique instrument de torture qui prenait la forme d'un cercueil tapissé, sur sa paroi interne, de piquants qui étreignaient amoureusement le malheureux condamné contraint de s'y introduire), la palme revenant à "Dying Fetus" (je vous fais grâce de la traduction, c'est le titre le plus grotesque et écoeurant que j'ai pu trouver). Voici la charmante musique du dernier nommé, qui contient, avec la plus grande subtilité, tous les clichés que j'ai recensés concernant la musique "metal":

  Clip malsain (ou ridicule), "voix" monstrueuse, musique bourrine (doux euphémisme), 100 % technique (ça va viiiiiiiiiite), 100 % barbante. Quand à la violence attendue, on repassera. 

   Ce groupe n'a rien pour (me) plaire, et ne va certainement pas contredire les clichés que je me fais(ais) concernant cette musique. Néanmoins, il faut peut-être croire au destin, et le fait que mes cheveux poussaient de plus en plus (l'ombre de Kurt Cobain planait sur ma silhouette, le talent en moins) devait peut-être m'amener à balayer mes a priori d'un revers de main. Le destin prit donc la forme de Thibault, un jeune garçon très gentil qui me fit découvrir le metal. Tout d'abord, je compris que le metal était un genre assez ancien et qu'il recouvrait (tout comme le pop-rock) une multitude de styles. Nommons-en quelques-uns, pour le plaisir, car les sous-catégories deviennent tellement précises qu'elles en deviennent risibles (et attention, malheureux, à ne pas ranger le groupe préféré d'un fan sous la mauvaise bannière, il vous traiterait de "gay" sur-le-champ) : heavy metal ("metal lourd"), glam metal (ou metal kitch), speed metal ("ça va viiiiiiiiiiiiiite" et c'est bon !"), thrash metal (et non "trash", les fans de Metallica, pionniers du genres, vous étriperaient aussitôt, mais l'idée est là : "on va va plus vite et on est plus violent YEEEEEEEEEEAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHRRRRRRGGGGGGLLLLLL"), metal melodique ou symhonique ("le mariage langoureux et electrisant des cordes frottées, pincées et grattées, les vents étant souvent absents"), doom metal ("ambiance sombre et dépressive"). La palme de la différence la plus subtile (et la plus drôle) revenant ou couple death/black metal. Dans les deux cas, la musique est sombre et violente, la voix est gutturale et non chantée (on pousse des grognements, des "growls" dans le jargon), mais, et c'est très important... la voix gutturale est dans les aigus dans le black metal, dans les graves dans le death metal. Et... c'est la seule différence.

  Du coup, vous pouvez deviner le sous-genre auquel appartient Dying Fetus ? Le gagnant abtiendra toute la discographie du groupe (il faut dire qu'entre les différents opus, on note de grandes différences. Quelle variété dans les ambiances et les arrangements).

  En fait, tous ces sous-genres (j'oublie encore le sludge, le hardcore/post hardcore et le metal progressif) s'ordonnent et s'expliquent très bien si on les range selon une perspective historique. Ces étiquettes, au premier abord, viennent de la propension de la musique rock à devenir de plus en plus violente. Du rock, on passe au hard rock, puis au metal, puis au heavy metal, puis au thrash metal, puis au death et au black metal, puis au hardcore puis au post hardcore etc. Il fallait donc bien, au fur et à mesure, inventer de nouveaux noms. Il est, à ce titre, très amusant de relativiser la notion de musique extrême et violente selon les époques. Ainsi, Deep Purple, Black Sabbath et Led Zeppelin étaient considérés comme des groupes très violents au début des années 70'. De même, Iron Maiden, champion du heavy metal, était considéré comme un groupe sulfureux, extrême et sataniste au début des années 80. Aujourd'hui, ces musiques paraissent sympathiques, énergisantes, un brin kitch, mais certainement pas extrêmes au regard d'un groupe comme Neurosis qui lança la vague post-hardcore dix ans plus tard, autrement plus musclée (ou... "burnée" si on emploie un terme du jargon. Oui, on est en plein dans le virilisme primaire, le machisme, la sueur et la bière dans certains aspects de cette musique).

Voici quelques extraits de ces groupes, aujourd'hui légendaires (Neurosis mis à part, même si le groupe est déjà culte).

  Extrait live de 1972, l'année du grandiose "Live in Japan". Tout y est, lyrisme puissant, improvisation échevelée et grandiloquence. Un grand moment de hard rock.

   Eddie, la mascotte d'Iron Maiden, plus forte que le diable ! BRRRRRRR.... terrifiant. En 1982, l'album fait l'effet d'une bombe. Voici un groupe terriblement violent... il est vrai que la pochette de l'album, très sombre et très réaliste, fait frémir...

  

   Le post-hardcore en force. En 1999, avec "Times of Grace", le groupe frappe fort et fait passer Metallica et Iron Maiden pour des bisounours... Mais pourquoi sont-ils si méchants ?

  
    Au côté de cette catabase dans les abysses de la noirceur et de la sauvagerie, d'autres groupes ont voulu "adoucir" (bande de "gays") le metal en travaillant sa pente mélodique. Cela donne une musique moins agressive, plus lyrique, plus théâtrale pour le meilleur... plus kitch ou grandiloquente pour le pire. Le metal symphonique et melodique se trouve des héros auprès de Nightwish et Apocalyptica (ou comment faire du metal avec du violoncelle) et le metal progressif, dans le sillage de Dream Theater (je reviendrai sur le statut de ce groupe spécial pour moi), mêle puissance, complexité et sens mélodique.

 Nightwish en 1998, l'époque d'Oceanborn et de la chanteuse Tarja (regrettée par certains).

 

Dream Theater, extrait du DVD Score paru en 2006. Un groupe qui ne cessera de me poser problème... Très bons techniciens, des passages jouissifs, mais... c'est parfois long, et le chanteur...
 
  Voilà en gros comment expliquer les diverses mouvances du mouvement metal (en allant très vite et en simplifiant beaucoup... je suis loin d'être un spécialiste).
   J'espère que cela vous a intéressés. La prochaine fois, je m'attaquerai aux groupes de metal qui m'ont marqué (en bien et en mal).
A bientôt les internautes !
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Commentaires
T
Hey! Je passais par hasard sur ton blog et je vois que j'apparais dedans, sacrée surprise! Je suis d'ailleurs en train d'écouter le dernier Neurosis, j'ai l'impression que le groupe devient de plus en plus "aérien" ou en tout cas, il prend plus son temps qu'avant. Sinon, juste une petite remarque, il y a bien plus de différences entre le death et le black que la "hauteur" des hurlements. Les thèmes traités sont plutôt différents (le black s'enracine dans les mouvements anti-chrétiens norvégiens des années 90) et les ambiances assez éloignées. Le death est plutôt un prolongement du thrash vers plus de violence (http://www.youtube.com/watch?v=LAJQOeCSs_o&feature=related un groupe culte de death, le groupe Death..) tandis que le black metal propose en général quelque chose de beaucoup plus étiré, froid et spirituel. (http://www.youtube.com/watch?v=1AdfkejJDao Wolves in the throne room, un groupe récent assez "tendance" de black metal).
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